Entre 1980 et 2007, l’industrie française s’est vue amputée de 1 913 500 emplois, soit 36 % de son effectif. En cause : une délocalisation de masse alimentée par une consommation toujours plus effrénée. Quelques années et une crise sanitaire planétaire plus tard, les tensions d'approvisionnement de produits de première nécessité, masques et médicaments en tête, ont suscité une prise de conscience brutale mais indispensable concernant notre dépendance aux lointaines usines d’une économie sur-mondialisée.
Si nous doutions des enjeux de relocalisation de nos filières stratégiques pour un développement de notre autonomie productive, les nouveaux ambassadeurs du Made in France et leurs outils de production qui ont pu du jour au lendemain être mis au service de la fabrication de masques ou de gel hydroalcolique ont fini de nous convaincre. Et si, en ancrant le plan de relance dans nos territoires, nous faisons de nos savoir-faire des réponses concrètes aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux de notre époque ?
Monde d'après, monde local ?
À l’heure où la relance économique est sur toutes les lèvres, il semble impensable qu’elle se fasse sans considération pour les enjeux sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face et qui ont été largement mis en exergue par la crise. Mais ce plan de relance doit également prendre en considération une spécificité de ces enjeux, celle de la question territoriale.
Le renforcement de tout ou partie de chaînes de valeur critiques par le soutien à l'implantation ou réimplantation en France apparaît nécessaire - Ministère de l'Économie
Tandis que nos villes moyennes souffrent de plus en plus d’un manque d’activité économique et que l’attrait pour une consommation plus locale est de plus en plus fort — 92% des français interrogés par Havas Paris Shopper se disent prêts à consommer plus localement, nous restons dépendants de chaînes de production lointaines, fragiles, et hors de notre contrôle. En réponse à ce besoin de réindustrialisation, le gouvernement a lancé, dans le cadre de son plan de relance, un appel à projets de relocalisation doté de 400 millions.
Cette relocalisation économique doit-elle toutefois être synonyme de souveraineté ? Pour le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, « le renforcement de tout ou partie de chaînes de valeur critiques par le soutien à l'implantation ou réimplantation en France de certains de leurs maillons apparaît nécessaire ».
En faisant le choix de relocaliser nos filières de production stratégiques, nous engendrerions comme conséquences directes la réduction des inégalités territoriales, la réduction des distances entre production et consommation mais également la création des emplois non-délocalisables de demain. Et s'il n'est ni réaliste ni souhaitable de s'imposer un modèle de souveraineté fermé et hostile, il est important de réfléchir à une économie mondialisée organisée autour de chaînes de valeur assainies et plus rationnelles.
Relocalisation : au-delà de la réflexion, l’action
Chez LITA.co, nous pensons que 2021 peut et doit être l'année d'une transition profonde et que vous, citoyen·ne·s, pouvez prendre part à cette impulsion. Tout d’abord par ce que vous décidez de consommer mais également de financer via votre épargne.
Après des années d'accompagnement des filières clés de l'agriculture et du textile, nous changeons d'échelle pour vous permettre de financer, à nos côtés, une transition profonde et structurante. Vous pouvez ainsi dès aujourd’hui investir dans BioDemain pour accompagner les agriculteur·rice·s dans leur transition vers le biologique, dans Compagnie des Amandes pour reconstruire une filière de l’amande Française au cœur du Midi et de la Corse ou encore dans Velcorex pour aider à la relocalisation de la filature des fibres naturelles au plus près du savoir-faire ancestral français.
Cet enjeu majeur, nous y consacrons notre première CANAP’ITCH de l'année aux côtés des entrepreneur·e·s engagés à nos côtés mais également deux invité·e·s emblématiques : Arnaud Montebourg, ancien ministre du Redressement productif puis de l’Économie qui continue son combat en faveur du Made in France à travers l'entrepreunariat et Carole Tawema, fondatrice de Karethic, la marque de cosmétiques à base de karité qui a trouvé un équilibre entre production internationale et fabrication française.
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